Les acériculteurs que je côtoie s’entendent sur un point : La réalisation d’une coupe de jardinage acérico-forestier dans une érablière exploitée simplifie son exploitation. Cela s’explique par le fait que la récolte, limitée à un maximum de 25% du volume également réparti, est faite parmi les arbres dépérissant et de faible qualités. Il en résulte une érablière où il y a moins d’arbres et de branches susceptibles de tomber sur les tubes ce qui minimise les travaux d’entretien de la tubulure.
Le meilleur moyen d’arriver à ce résultat positif est d’utiliser le système de classification MSCR dans le but de sélectionner les arbres à couper dans l’érablière. Mis au point par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) en 2005 par Bruno Boulet et son équipe, il fut révolutionnaire à l’époque. Ce système permet de classer chaque arbre à partir des défauts que l’on y voit et des indices de pourriture que l’on y détecte. Les lettres MSCR sont l’abréviation des mots Mourir, Survie, Conserver et Réserve. Je reviendrai ultérieurement sur ce système de classification mais vous comprendrez que dans un traitement acérico-forestier, nous voulons récolter en premier lieux les Mourants.
En plus des mourants, certaines essences d’arbres sont dites non désirées dans un peuplement d’érables. Parmi elles, le sapin baumier, toutes les sortes de peupliers et les bouleaux blancs font l’unanimité. D’autres essences, comme l’épinette et la pruche donnent lieu à des discussions sur la pertinence de conserver ces arbres dans une érablière. Enfin, le cas du hêtre est particulier parce que c’est une essence à contrôler mais qui n’est pas indésirable. Encore là, il faudra y revenir dans un autre article. Cependant, il faut garder en tête que l’érable à sucre est un essence qui adore l’ombre que lui procure ses voisins et qu’il vaut mieux conserver une épinette, un pin ou un hêtre que de créer une trouée dans votre forêt d’érables.
Dans le même ordre d’idée, il est important de mentionner que plusieurs essences d’arbres sont des compagnes de l’érable à sucre et qu’il est important d’en conserver au minimum 10% dans le peuplement. Les essences compagnes les plus communes sont, le bouleau jaune (merisier), les frênes, le tilleul, le noyer, l’orme, le cerisier tardif et le chêne.
Bien souvent, une fois que les essences non désirées et que les mourants ont été sélectionnés pour la récolte, le pourcentage de récolte atteint entre 20 et 25% du volume et les opérations forestières peuvent débuter.
Services forestiers François Martel a réalisé ce type de travaux pendant l’hiver 2016 et le résultat a beaucoup amélioré l’érablière en plus de produire des bois pour les usines.